Scirocco / Les jeux vidéo et Ghibli

Les jeux vidéo et Ghibli

Date : 17 mai 2025


Ghibli et les jeux vidéo, c’est une drôle d’histoire. En voici un court résumé.

C’est quoi, adapter un film en jeu vidéo ? Et comment bien le faire ? Est-ce seulement pertinent ? S’il est très fréquent d’adapter un roman en film, c’est parce qu’il y a une réelle possibilité artistique à explorer. Le Seigneur des Anneaux de Tolkien devient la trilogie de Peter Jackson.

Un roman et un film sont tous les deux linéaires, non-interactifs, et peuvent raconter la même histoire, mais pas de la même manière. Dans le meilleur des cas, le roman et le film sont tous les deux bons, et les fans peuvent apprécier les deux. La même logique s’applique aux mangas, bandes dessinées, séries, et même au théâtre.

Mais un jeu vidéo, c’est interactif. Et là, que l’on adapte un média linéaire (film, livre…) en jeu, ou un jeu en média linéaire, il faut changer de cadre. Par exemple :

Revenons à Ghibli. Le film Nausicaä de la Vallée du Vent a eu droit à trois adaptations obscures au Japon, sur micro-ordinateur, qui oscillent entre le nullissime et le techniquement-cool-mais-pas-amusant :

Les films Ghibli ne sont pas faits pour être adaptés en jeux vidéo. Mais un autre chemin est possible, celui d’un jeu totalement original, créé en collaboration avec le studio… Ce jeu existe, c’est Ni no Kuni.

Sorti en 2010 sur Nintendo DS, puis sur PlayStation 3 et sur PC (avec une version remasterisée en 2019). Le jeu possède notamment des musiques composées par Joe Hisaichi, des cinématiques animées par le Studio Ghibli, et un style 3D assez fidèle au « style Ghibli » (quoi que ça veuille dire). Personnellement, je n’ai pas accroché au style de jeu, donc je ne suis pas allé bien loin. Et Ghibli n’a jamais participé à d’autres jeux, allez savoir pourquoi.

Oliver, héros de Ni no Kuni, et sa maman.
Ni no Kuni, Level-5, animation des cinématiques par le Studio Ghibli (version de 2019)

Attention, le jeu a eu des suites, mais le Studio Ghibli n’a pas du tout participé à celles-ci. Joe Hisaichi est quand même à la musique de Ni no kuni II, et Yoshiyuki Momose à la conception des personnages. Enfin, on peut citer Jade Cocoon, un jeu PlayStation auquel a participé Katsuya Kondō, un concepteur de personnages du Studio Ghibli. Mais ces deux jeux « ne comptent pas », puisqu’il s’agit de participation de personnes, pas du studio lui-même.

Franchement, le bilan n’est pas glorieux, et ça ne donne pas envie d’avoir plus de jeux vidéo liés à Ghibli, surtout si ça n’est rien de plus qu’un argument de vente.