Scirocco / Pompoko et Scirocco

Pompoko et Scirocco

Date : 9 mai 2025


Juste pour cette fois, on va parler de moi (la personne qui écrit ce blog). En fait, je veux surtout parler de ma découverte du Studio Ghibli, et par extension de la culture japonaise.

C’était pour mon anniversaire, je ne sais plus lequel exactement (9 ou 10 ans), que ma grand-mère m’avait offert deux films en DVD : Mon voisin Totoro et Pompoko. Je ne connaissais pas du tout le Studio Ghibli — à cet âge, un dessin animé est considéré isolément, sans conscience qu’il y a des studios et des gens derrière. Quant au Japon, je connaissais quelques rudiments de la culture japonaise parce que ma famille a toujours apprécié ce pays.

Pour anecdote, ma vraie première exposition au Japon était le court-métrage français Le Manteau de la vieille dame, dans Princes et princesses de Michel Ocelot. Et à la maison, nous avions une VHS de Princesse Mononoké, mais ce film n’était pas de mon âge. Je me souviens quand même lire le revers de la boite avec envie, tout en sachant que c’était trop violent pour le froussard que j’étais.

Image du court-métrage Le Manteau de la vieille dame. Le brigand et la dame, en silhouettes, devant un mont Fuji inspiré du style d’Hokusai.
Princes et Princesses, Michel Ocelot (2000)

Mon voisin Totoro, je l’ai vu en famille, et comme beaucoup d’enfants, c’est devenu un de mes dessins animés préférés. Mais ce n’est pas de ce film dont je veux parler.

Je veux parler bien sûr de l’autre, Pompoko. Je l’ai vu seul, d’une traite — c’est un film de deux heures — pendant une après-midi de printemps. Un torrent de culture japonaise brute dans la face. Peut-être que sans le savoir, ça venait de changer ma vie. Ou pas. On s’en fiche. En tous cas, j’ai adoré le film, et je l’ai revu à intervalles réguliers, toutes les années qui ont suivi. Chaque visionnage est une redécouverte, non pas pour l’histoire, que je connais par cœur, mais pour les références culturelles. À chaque fois que je le revois, je comprends telle ou telle référence qui m’avais échappé ! Et plus j’en apprends sur le Japon, sa culture et son histoire, plus je redécouvre ce film.

Certaines références m’ont échappé très longtemps. Certaines m’échappent encore. Il faudrait peut-être que je retente le visionnage de Ran d’Akira Kurosawa, par exemple — j’avais onze ans lors de la première tentative. La page Pompoko : Références culturelles de Buta Connection vous éclairera peut-être un peu. Et le fameux Dictionnaire des yōkai de Shigeru Mizuki vous aidera aussi.

C’est ce que j’aime dans ce film : cette densité énorme, qui permet de le redécouvrir plein de fois. Je suis sûr que même les japonais de mon âge ne peuvent pas tout comprendre d’un coup, à moins d’avoir une solide culture ! Alors, ça vous donne envie de le revoir ?

Horoku, Tsurakabe et d’autres tanuki se préparent à se « divertir » en faisant repousser la forêt.
Pompoko, Isao Takahata, Studio Ghibli (1994)